Le chantier de fouilles
Occupé pendant des millénaires, Olloy-sur-Viroin est l'un des sites néolithiques et protohistoriques majeurs de Wallonie.
Le site est fouillé depuis 2004 par Archéostage et a déjà dévoilé un riche mobilier et de nombreuses structures,
détaillés dans les rapports de fouilles annuels.
Une version condensée de ces dix années de rapports est consultable ici.
Le travail de fouille s’insère dans la vie culturelle et les préoccupations environnementales de la Commune de Viroinval. A titre d’exemple, durant l’été 2014,
les Forges asbl et l’ULB ont organisé une exposition rétrospective marquant le dixième anniversaire de la fouille à l’ancienne Maison des Baillis à Nismes.
Les Forges sont également à l’initiative, entourées des divers partenaires communaux, de l’aménagement du site de fouille en archéoparc dans la perspective
de la gestion intégrée du Plateau des Cinques. A ce titre, en 2015, lors de deux journées d’archéologie expérimentale, les ouvriers du Service des Travaux
encadrés par les Forges ont matérialisé les trous de poteaux de la porte occidentale par la pose d’imposants troncs de bois.
Et chaque année, la campagne de fouille fait l’objet d’un article dans l’édition régionale de l’Avenir.
Le site
Le site archéologique est situé sur le Plateau des Cinques à Olloy-sur-Viroin, dans la province de Namur, en Belgique. Une vue aérienne du site est consultable sur wikimapia. Long éperon calcaire surplombant le Viroin d'une soixantaine de mètres, ce plateau abondamment boisé est uniquement accessible par des chemins de terre. La gestion éclairée du Département Nature et Forêt du Service Public de Wallonie permet la préservation et la valorisation du site du lieu.
La fortification d’Olloy-sur-Viroin
Porte occidentaleSteve Pirard ©SPW
A l’est et à l’ouest, deux levées de terre parallèles et espacées d’environ 220m, forment la fortification et sont flanquées chacune d'un fossé extérieur. La plus importante, à l'ouest, s'élève toujours à 1,80 mètre du sol. Les dernières campagnes de fouilles ont permis de retrouver les vestiges d'une occupation du Néolithique moyen (entre 5300 et 4500 avant JC). Le site était déjà fortifié. Toutefois, les structures laténiennes, plus récentes, dominent et demeurent relativement bien conservées. Leur datation est soutenue à la fois par une série de tests radiocarbone et par l'analyse rigoureuse de leur construction. En effet, une coupe dans chaque rempart a permis d'établir que ceux-ci sont des exemples de murus gallicus, que Jules César décrit dans la Guerre des Gaules, et qui supporte une construction datant de la période de La Tène. Les fouilles ont également permis le dégagement des deux portes massives qui permettaient l'accès à l'intérieur de l'enceinte. Une structure complémentaire était vraisemblablement bâtie au-dessus de chaque porte, pour la protéger. L'étude des trous de poteaux a montré que les troncs qui constituaient les poteaux de la porte occidentale mesuraient jusqu'à 70cm de diamètre. A noter, parmi le matériel archéologique, un assez grand nombre de fragments de bracelets en verre, ossements humains et animaux, dépôts cultuels, …
La mise en valeur du site
A l'occasion de la dixième année de fouilles au Plateau des Cinques, et dans le cadre de l'année de l'archéologie, la Maison des Baillis de Nismes a accueilli une exposition dressant l'état des lieux des découvertes et des résultats des recherches. Le mobilier sorti de terre ainsi que les structures dégagées durant les campagnes successives ont ainsi pu être montrées au public.
La nécropole
Outre les remparts, de nombreuses autres structures sont encore visibles, et forment notamment une nécropole constituée de nombreux tertres de pierre, ou marchets. Une précédente prospection a permis de dénombrer 174 marchets sur le plateau, dont 128 à l'intérieur des remparts. De dimensions variables, ces tombes peuvent atteindre un diamètre de près de douze mètres. Les analyses radiocarbone indiquent des datations couvrant la Tène finale et le début de l'époque romaine.